Et le Rambo de la RDC parla fon …
Avec une carrière couvrant presque cinq décennies, l’artiste aux surnoms poétiques et extravagants a su se maintenir au sommet, non seulement par son talent, mais aussi par sa résilience et sa capacité à s’adapter aux épreuves de la vie. De Papa Wemba à Tiwa Savage, ses collaborations avec des artistes de divers styles et horizons témoignent de son leadership musical.
Cependant, on peut remarquer que très souvent, il a privilégié sa zone de confort linguistique, en s’exprimant principalement en français et en lingala, des langues qui résonnent particulièrement avec son public. Mais, c’était sans compter le charme, le talent et la ténacité de Pépé Oléka.
« Koffi et si tu essayais de chanter dans ma langue et moi dans la tienne, ce serait formidable ». J’imagine que c’est ce qu’elle lui a dit. ☺
Cette chanson se présente comme un véritable geste symbolique. En effet, la date du 3 mai 2003, passe difficilement en pertes et profits, plus de 20 ans après. Ce jour-là, le concert qui a tourné au drame avec la mort de 16 personnes avait définitivement entaché la réputation de l’artiste. Et voilà que Pépé Oléka réussit l’inédit en faisant chanter le pape de la rumba dans la langue fon. Une manœuvre subtile, mais redoutable, qui permet à la légende congolaise de séduire de nouveau un public qui lui avait tourné le dos.
A maints égards, cette collaboration nous enseigne des leçons de résilience, de réinvention et de force, essentielles tant dans la musique que dans la vie. En effet, la longévité et le succès incontestés de Koffi Olomidé, peuvent s’expliquer par sa résilience, sa capacité à se réinventer après chaque tempête. Pépé Oléka de son côté a dû affronter les défis de l’industrie musicale, qui souvent favorise une vision étroite du succès. Son leadership, cependant, repose sur sa capacité à rester fidèle à elle-même tout en évoluant avec son temps. Elle nous montre qu’il est possible de combine authenticité et modernité dans un monde en constante évolution.
Avec sa proposition audacieuse à la légende de la musique congolaise, elle offre donc au public béninois un moyen de renouer avec l’artiste, tout en célébrant l’unité à travers la musique. Chapeaux aux artistes !
Djamila IDRISSOU SOULER
Consultante en Marketing Rh et Management des organisations
