Tout part d’un diagnostic… ou pas !
Le cancer du sein : agir tôt, soutenir toujours, vaincre demain
Elle s’appelait Armelle AKANNI, 49 ans tout juste entamés. Et, le mois d’octobre 2024 ne fut pas du tout rose pour elle. Ni pour Eddy, son fils unique, sa famille, ses amis, ni pour ses anciens camarades du Collège de l’Union avec qui elle avait gardé de précieux liens. Facebook rendant cela encore plus aisé. Mais justement, à travers cette toile virtuelle, que savaient réellement ses amis des batailles qu’elle menait ? Derrière son franc et engageant sourire, ses publications sur son agence de communication, pouvions-nous imaginer ce par quoi elle est passée depuis presque 7 ans ? Le 29 octobre, Armelle est passée de « l’autre côté du regard ». Le cancer du sein, cette fichue maladie a eu raison de sa force, de sa rage de vivre, de sa jeunesse, de ses rêves, de ses ambitions, de ses projets !
Des Armelle, nous en avons tous autour de nous. Leur cas vient régulièrement noircir le tableau déjà sombre des victimes de cette maladie impitoyable, cynique, sournoise. Et, si son histoire nous bouleverse, elle nous rappelle surtout l’importance d’agir tôt, de ne pas laisser la maladie avoir une longueur d’avance.
Dépistage précoce : l’arme fatale
« Qui cache son infirmité a peine à recouvrer la santé » Véritable problématique de santé mondiale, le cancer semble être plus que jamais une maladie d’actualité. De nombreux cancers peuvent être guéris s’ils sont détectés tôt et traités efficacement. Malheureusement, dans certains pays comme le Bénin, des croyances traditionnelles et populaires empêchent encore aujourd’hui certaines femmes de consulter quand elles sont malades. Selon le Professeur Freddy Gnangnon, « 30 à 50 % des cancers peuvent être prévenus en évitant les facteurs de risque et en appliquant des stratégies préventives reposant sur des données probantes. » Iyatola Abebi YAYI a eu la maladie il y a 2 ans. Après avoir remarqué les premiers signes, elle a réalisé un diagnostic qui lui a permis de commencer son traitement. Elle souligne l’importance du dépistage précoce : « Un cancer dépisté tôt coûte moins cher à traiter et les chances de guérison sont plus accrues ». En effet, de nombreux médecins l’attestent, certains cancers se traitent avec succès sans passer par la case de la chimiothérapie, redoutée par les patientes et leurs familles. Les nouveaux diagnostics, traitements et parcours de soins changent le visage de la maladie. Heureusement !
Pourtant, les causes ne sont pas ignorées
Il est largement reconnu qu’outre les prédispositions génétiques (5 à 10 % des cas), on compte parmi les facteurs de risques, une mauvaise alimentation et la consommation d’alcool et de tabac, tout particulièrement chez les 40-50 ans. La sédentarité accrue et l’obésité sont des facteurs à risques. En les limitant, il serait possible de réduire de 40 % le nombre de nouveaux cas de cancers. En outre, selon les estimations de l’OMS, la pollution de l’air serait responsable d’un décès sur six dans le monde, et 19% des cancers seraient dus à des facteurs environnementaux.
Derrière les statistiques, des êtres à aimer et chérir !
Le cancer n’affecte pas seulement le corps. C’est une maladie qui laisse de lourdes séquelles également sur le plan psychologique. De quoi ruiner la confiance en soi, accentuer la peur du regard des autres, entraîner un dégout de soi-même et de la vie ! Il est donc important pour les malades d’être accompagnés et d’apprendre à parler de la maladie et de leurs sentiments. L’isolement ne faisant que dégrader leur qualité de vie et retarder leur intégration au sein de la société.
« Chaque être humain est l’auteur de sa propre santé » Bouddha
Alors, carpe diem ! Cueillons le jour. Vivre, oui. Mais vivre bien, vivre mieux. Cela suppose de mieux manger. Manger équilibré. Assainir son environnement. Cela implique de bouger ! Faire du sport, parce que la sédentarité est une menace discrète pour notre santé. Sourire, sourire à la vie, parce que le stress est aussi un tueur silencieux. Je m’associe à toutes les combattantes, ainsi qu’à toutes les victimes indirectes du cancer du sein. Un jour, nous la vaincrons définitivement cette saleté. Ensemble, nous pouvons transformer cet espoir en réalité.
Djamila IDRISSOU SOULER