QUAND LE LEADERSHIP VACILLE, C’EST TOUTE LA STRUCTURE QUI TREMBLE !
Ces dernières semaines, une formation politique de notre pays, et pas des moindres a traversé une crise si profonde qu’elle a finalement disparu du rendez-vous électoral majeur de 2026. Certains continuent d’y voir des erreurs individuelles. D’autres évoquent un manque de vision, d’organisation, voire une défaillance de leadership.
LE MOT EST LACHE : LEADERSHIP.
Un mot souvent fièrement brandi, mais finalement rarement pratiqué avec constance.
Le naufrage de cette formation politique aurait-elle pu être évitée ? Une chose est certaine : cette situation pose une question stratégique, valable pour toutes les organisations.
Que vaut un leadership qui ne parvient plus à jouer son rôle d’arbitre, de boussole et de garant de l’unité ?
Dans n’importe quelle structure, entreprise, administration, parti ou association, les crises révèlent toujours la même chose : l’incohérence est généralement le produit d’un modèle de gouvernance fragilisé par l’excès de contrôle, la difficulté à déléguer, la faible circulation de l’information ou encore le manque de vision partagée. Quand la confiance se fissure, la machine se grippe. Quand la parole ne fédère plus, les ambitions individuelles prennent le dessus. Et lorsqu’un leader confond autorité et domination, il perd progressivement l’adhésion de ceux qu’il est censé inspirer.
On classe souvent le leadership en catégories, participatif, transformationnel, stratégique, charismatique. Mais sur le terrain, un seul critère prime vraiment : le résultat, entendu comme la capacité d’un leader à élever, structurer et sécuriser une organisation. Le leadership éclairé ne se mesure pas seulement dans les périodes d’accalmie ; il se révèle surtout dans les moments de turbulence, lorsque la pression exige du cap, de la cohérence et un sens aigu de la mission collective.
Ce qui sauvera le Bénin, ses institutions, ses organisations, ses communautés, ce sont des dirigeants capables de conjuguer vision et constance, principes et rigueur, écoute et fermeté. Des femmes et des hommes qui savent que la verticalité seule ne suffit plus, et que la crédibilité se construit par la cohérence, non par la posture.
Le leadership n’est pas un titre, c’est un engagement. Ce n’est pas un privilège, c’est une responsabilité. Et dans un pays qui veut avancer, où chaque décision compte, la question n’est plus de savoir qui tient le pouvoir, mais comment il est exercé.
Parce qu’au bout du compte, ce n’est jamais la tempête qui fait chavirer un navire : c’est la manière dont on tient le gouvernail.
Djamila IDRISSOU SOULER
Consultante en management des organisations






