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Tenir dans la durée, créer de la valeur

Quel que soit le secteur d’activités, ce que l’on retient d’un professionnel, c’est l’empreinte laissée par son œuvre. A ce sujet, être productif tout en demeurant pertinent et attractif ne dépend pas du nombre d’années au compteur.

Comme le montre Robert Greene dans Mastery, un apprentissage structuré de sept à dix ans ouvre la voie vers la maîtrise, qui se cultive ensuite toute une vie. Ce stade commence lorsque l’on sait intégrer des compétences issues de disciplines différentes et les appliquer dans de nouveaux contextes, jusqu’à trouver sa propre voix et formaliser une méthode personnelle, reconnaissable et efficace. C’est là la véritable clé de l’impact et de la durabilité.

Je pense à Cyndi Lauper, dont j’ai pu voir une vidéo récapitulative du Girls Just Wanna Have Fun Farewell Tour, partagée récemment par notre immense Angélique Kidjo. Sur scène, quatre décennies après ses débuts, Lauper ne rejoue pas la nostalgie : elle démontre une exigence intacte, une générosité maîtrisée et une capacité à dialoguer avec son époque sans renier sa signature. Cette constance n’a rien d’un hasard : elle dit la méthode, la répétition intelligente, l’art d’ajuster ses choix artistiques, ses équipes et ses outils pour rester juste, actuelle et efficace.

Alors, comment durer tout en créant de la valeur, durer et impacter, durer et continuer à marquer l’esprit de plusieurs générations consécutives ? Voilà l’objectif de tout bon professionnel. Transposée au monde du travail, la leçon est limpide : durer, c’est faire évoluer ses compétences malgré le changement d’outils, d’équipes ou de marchés ; c’est savoir répliquer des résultats d’un contexte à l’autre et, surtout, les maintenir dans le temps. On ne capitalise plus sur l’ancienneté en soi ; on capitalise sur la pertinence transférable : des méthodes éprouvées, des résultats traçables, des références solides et un apprentissage continu qui nourrit la pratique.

Durer n’est pas un KPI, c’est un choix de rigueur et de progrès. La valeur se crée quand le talent se transforme en maîtrise vivante, capable de traverser les modes, les marchés et les générations. Rendons hommage à nos légendes : elles ont tracé des sillons profonds que notre génération a le devoir de prolonger. A défaut de les citer, qu’elles soient toutes saluées et reconnues à travers ces lignes. Respects !

Djamila Idrissou Souler

Consultante en Marketing Rh

Zone de Texte: Encadré Lectures utiles Robert Greene, Mastery Anders Ericsson, Peak et Management des organisations



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